Solo show at Le Palais de l’Athénée – Salle Crosnier
Latex, acrylic, ecoline, digital print on plastic, peristaltic pump, garden pump, plastic tubes, images from magazines partially destroyed with solvent, dried solvent, glass vases, honey, milk, oil, acetone and glycerol
Petri dishes with agar – agar, acrylic, ink and raw pigment
Surface of 140 m2
« … An attempted decontamination, in Holland, of a particular area of land that had become irradiated during an experiment, had revealed the presence of numerous words and unfinished sentences, hanging in bunches from the trees, some decomposing, scattered over the ground. These completely mundane clusters of words only became visible during a negative ionic magnesium fusion, and could only be recorded on photosensitive film, during a brief osmotic flash. Different snapshots, taken by research workers at various intervals, revealed that these phrases, as if blown around by the wind, were not static, but were constantly mutating, that some of them had vanished, whereas some new ones had formed by attaching themselves to fragments of other sentences still in the making; a sort of word puzzle in constant evolution. But at this point, after having published a few articles, the Dutch researchers, not very interested in this natural literary phenomenon, would discard their findings…”
Hervé Guibert, La chair fraîche et autres textes, Gallimard 1994
FR
Exposition solo au Palais de l’Athénée – Salle Crosnier
Latex, acrylique, ecoline, impression numérique sur plastique, pompe péristaltique, pompe de jardin, tubes en plastique, images de magazines partiellement détruites avec solvant, solvant séché, vases en verre, miel, lait, huile, acétone et glycérol
Boîtes de Pétri avec agar – agar , acrylique, encre et pigment brut
Surface de 140 m2
« …Une tentative de désatomisation, en Hollande, d’une certaine surface de paysage irradiée lors d’une expérience, avait révélé, dans ce paysage, comme des grappes accrochées aux arbres et, brisés et semant le sol, la présence de mots innombrables, de phrases dépareillées. Ces groupes de mots, d’une grande banalité, ne devenaient visibles que sous l’effet d’un magnésium en fusion ionique négative, et ne pouvaient être transcrits, durant l’éclat bref de l’osmose que sur une pellicule photosensible. Des clichés différents, pris par les chercheurs à des intervalles différemment espacés, révélèrent que ces phrases, comme balayées par le vent, n’étaient pas immobiles, mais qu’elles bougeaient d’une fois à l’autre, que certaines avaient disparu, tandis que de nouvelles s’étaient agglutinées en se rivant à des membres de phrases en formation, une sorte de puzzle de mots en perpétuelle transformation. Mais les chercheurs hollandais, peu intéressés par ce phénomène littéraire brut, après quelques communications, l’abandonnèrent à ce point… »
Hervé Guibert, La chair fraîche et autres textes, Gallimard 1994
© Greg Clément / © Fanny Laumonier
Solo show at Le Palais de l’Athénée – Salle Crosnier
Latex, acrylic, ecoline, digital print on plastic, peristaltic pump, garden pump, plastic tubes, images from magazines partially destroyed with solvent, dried solvent, glass vases, honey, milk, oil, acetone and glycerol
Petri dishes with agar – agar, acrylic, ink and raw pigment
Surface of 140 m2
« … An attempted decontamination, in Holland, of a particular area of land that had become irradiated during an experiment, had revealed the presence of numerous words and unfinished sentences, hanging in bunches from the trees, some decomposing, scattered over the ground. These completely mundane clusters of words only became visible during a negative ionic magnesium fusion, and could only be recorded on photosensitive film, during a brief osmotic flash. Different snapshots, taken by research workers at various intervals, revealed that these phrases, as if blown around by the wind, were not static, but were constantly mutating, that some of them had vanished, whereas some new ones had formed by attaching themselves to fragments of other sentences still in the making; a sort of word puzzle in constant evolution. But at this point, after having published a few articles, the Dutch researchers, not very interested in this natural literary phenomenon, would discard their findings…”
Hervé Guibert, La chair fraîche et autres textes, Gallimard 1994
FR
Exposition solo au Palais de l’Athénée – Salle Crosnier
Latex, acrylique, ecoline, impression numérique sur plastique, pompe péristaltique, pompe de jardin, tubes en plastique, images de magazines partiellement détruites avec solvant, solvant séché, vases en verre, miel, lait, huile, acétone et glycérol
Boîtes de Pétri avec agar – agar , acrylique, encre et pigment brut
Surface de 140 m2
« …Une tentative de désatomisation, en Hollande, d’une certaine surface de paysage irradiée lors d’une expérience, avait révélé, dans ce paysage, comme des grappes accrochées aux arbres et, brisés et semant le sol, la présence de mots innombrables, de phrases dépareillées. Ces groupes de mots, d’une grande banalité, ne devenaient visibles que sous l’effet d’un magnésium en fusion ionique négative, et ne pouvaient être transcrits, durant l’éclat bref de l’osmose que sur une pellicule photosensible. Des clichés différents, pris par les chercheurs à des intervalles différemment espacés, révélèrent que ces phrases, comme balayées par le vent, n’étaient pas immobiles, mais qu’elles bougeaient d’une fois à l’autre, que certaines avaient disparu, tandis que de nouvelles s’étaient agglutinées en se rivant à des membres de phrases en formation, une sorte de puzzle de mots en perpétuelle transformation. Mais les chercheurs hollandais, peu intéressés par ce phénomène littéraire brut, après quelques communications, l’abandonnèrent à ce point… »
Hervé Guibert, La chair fraîche et autres textes, Gallimard 1994
© Greg Clément / © Fanny Laumonier